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revue des périodiques

. Herzen. — Les conséquences du monisme et du dualisme sont-elles différentes ? On peut (erreur, selon nous) être moniste ou dualiste sans trahir la logique et méconnaître les faits positifs de la science. Mais on ne peut être l’un ou l’autre à moitié. Tel est moniste en physique et en chimie, et dualiste en physiologie et en psychologie. La cause de cet illogisme est une étrange préoccupation de certaines conséquences morales du monisme. Herzen montre que le dualisme ne sauve ni la spontanéité, ni la liberté, ni l’immortalité. Les accepter sans les démontrer, et ne pas souhaiter qu’elles le soient, par la raison qu’elles perdraient de leur prix, c’est là simplement un suicide scientifique.

De Dominicis. — L’école populaire et les jardins de Fræbel. — Bordoni-Uffreduzzi : Nature et causes du sommeil. — Sergi : Anthropologie biologique. — Rabbeno : Les lois économiques et le socialisme. — Siciliani : La psychologie de l’enfance et les fables dans l’éducation. L’auteur adopte, avec des additions originales, les idées sur ce sujet de Rousseau, Kant et Perez (Éducation dès le berceau, chap.  iii, § 3 et 4).

Loria. — Darwin et l’économie politique. Vaste est la portée sociale de la doctrine darwinienne. Elle est profondément radicale et profondément conservatrice. Mais l’auteur n’en admet pas toutes les déductions économiques. Il n’accorde pas même à E. Ferri que la lutte sociale soit simplement une variété de la lutte animale pour l’existence. La survivance des plus faibles au détriment des plus forts, les inégalités naturelles sur lesquelles est fondée la société, les alternances intermittentes du progrès humain, ne sont pas expliquées par le darwinisme social. Conclusion : les esprits positifs doivent se garder avec un soin jaloux de convertir en évangile scientifique une doctrine qui doit être expérimentalement démontrée.


La filosofia delle scuole italiane.
Luglio 1883-Agosto 1884.

R. Bossa : Le Problème de la connaissance selon l’empirisme philosophique et selon la philosophie expérimentale d’Aristote. Ce problème se trouve au fond de toute question scientifique ou philosophique, ce qui justifie la métaphysique. Le physiologisme moderne, corrigeant et complétant le positivisme, attribue l’intelligence, le sentiment de la personnalité, la conscience, l’idéation, la raison, au mécanisme du cerveau, et réduit tout au fait simple et physiologique de la sensation. Cette doctrine laisse irrésolu le problème : elle éclaire les modifications organiques de l’instrument de la pensée, mais elle ne nous apprend rien sur sa nature, Aristote est le fondateur de la philosophie de l’expérience, mais il la veut éclairée par la raison. Il admet dans l’homme un esprit antérieur et supérieur à la science, principes non acquis par les sens et par l’expérience.