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ANALYSES.Ueber den Utilitarianismus.

bon gré mal gré, à l’ancienne science des entités. Et je me demande ce que cette science de l’au delà de la physique pourra bien ajouter, sans recourir à l’expérience, aux connaissances fournies par les sciences particulières, soit de l’esprit humain, soit de la nature. Des hypothèses ? La science en fait aussi, et de très légitimes, et de très grandioses. Des hypothèses extrascientifiques, des romans de la nature, des poèmes de l’absolu ? Nous en avons de reste. Mais il se peut, après tout, que j’aie tort dans mes préventions contre la métaphysique empirique. Je serai heureux de me voir détrompé, et j’attends les néométaphysiciens à l’œuvre. Si les essais de métaphysique a posteriori tentés jusqu’ici m’ont paru avoir quelque valeur, ce n’est assurément pas dans leur partie constructive. À d’autres audacieux la fortune sourira peut-être.

La métaphysique empirique est, pour M. Cesca, l’une des quatre parties fondamentales de la philosophie scientifique. Il étudie, dans une brochure portant ce titre, l’origine, le caractère et l’objet de cette philosophie. Il nous la montre produite par la fusion de la recherche scientifique et de la recherche critique, qui enlevèrent toute valeur à la métempirique et au dogmatisme, et préparèrent les voies à une philosophie dont les deux caractères fondamentaux sont la relativité de la connaissance et la limitation de notre expérience. Cette philosophie ne se bornera pas à systématiser les derniers résultats des sciences ; elle comprendra aussi les parties du savoir qui servent de base commune à toutes les sciences : la logique, la théorie de la connaissance, ou gnoséologie, et la psychologie. Appelez philosophie tout cela, ces trois sciences réunies aux résultats généraux {et systématisés) de toutes les sciences : mais prenez garde que cette Systématisation forcément ambitieuse ne fera pas avancer d’un pas les sciences de la nature, et pourra parfois tendre à remplacer l’observation directe dans les sciences de l’esprit.

Bernard Perez.

Dr Julius Bergmann. — Ueber den utilitarianismus. (L’utilitarianisme.) Marburg, 1883 (34 pages).

Dr G. v. Gizycki. — Ueber den utilitarismus. (L’utilitarisme. — Vierteljahrsschrift für wissenschaftliche Philosophie, 1884, iii, 25 p..)

Le premier de ces opuscules est un discours rectoral prononcé à la rentrée de l’université de Marburg, le 14 octobre 1883 ; le second, un article de Revue destiné à combattre le premier.

Bergmann a emprunté à un écrit récemment publié par lui (Ueber das Richtige) les objections qu’il adresse à l’utilitarisme[1] et qu’il présente sous une forme populaire. La première partie est consacrée à l’exposition de la doctrine formulée par Stuart Mill ; la seconde en est la critique.

  1. Nous croyons avec Gizycki que ce mot est préférable à celui d’utiliturianisme accepté par Bergmann après St. Mill.