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avec le Dr Seppili que chez une hystérique en léthargie l’approche de l’aimant provoquait des changements constants dans les phénomènes musculaires de la circulation, de la respiration et du mouvement, eut l’idée de rechercher quel pouvait être le mode d’action de l’aimant sur l’organisme. Il s’associa, pour ces recherches nouvelles, le physicien Righi, de Bologne. Le problème se posait en ces termes : Ou bien l’aimant agit en produisant dans l’organisme une polarité magnétique analogue à celle qu’il produit sur le fer doux, ou bien il agit en développant dans l’organisme des courants électriques induits. Mais les auteurs se convainquirent bientôt qu’aucune de ces deux hypothèses n’était la vraie. Leurs recherches portèrent sur cette grande hystérique qui avait été l’objet des premières expériences de Tamburini et Seppili. Ils constatèrent que les mêmes effets sur le thorax et les muscles des bras se produisaient en retournant l’aimant, c’est-à-dire en mettant sa ligne neutre en contact avec le corps, ou en le remplaçant par un corps métallique de volume égal ; dans ce dernier cas, les effets étaient d’autant moindres que le corps était plus petit. De plus, ils firent passer un courant électrique dans un cylindre de fer doux, et ils s’assurèrent que les effets physiologiques n’étaient pas suspendus par l’interruption du courant, mais seulement par l’éloignement de l’appareil tout entier.

Ces expériences prouvent que l’aimant n’agit pas en provoquant des courants induits. Comment agit-il donc ? Sans résoudre complètement cette question difficile, les auteurs croient devoir attacher ne certaine importance à la température des agents employés ; ils ont vu qu’un corps quelconque, verre, ou eau, etc., pourvu qu’il soit à une température très inférieure (glace, ou eau à + 3) ou très supérieure à celle de la peau (47°) produit les mêmes modifications physiologiques, tandis qu’un corps même métallique qui a la même température que celle de la peau produit des effets très légers. Ces expériences feraient croire que l’aimant et l’électricité sont simplement des agents thermiques. Les auteurs présentent cette conclusion avec réserve.

Morselli. La dynamographie et ses applications au diagnostic des désordres moteurs dans les maladies nerveuses. On sait que le dynamomètre vulgaire donne simplement le chiffre maximum de la force musculaire ; cet instrument est utile pour comparer la force musculaire de deux parties symétriques du corps, par exemple de la main droite et de la main gauche, ou pour apprécier les augmentations ou les diminutions du pouvoir moteur chez un même individu, au cours d’une maladie. Le défaut du dynamomètre est de ne nous donner aucun renseignement sur un grand nombre de caractères de la contraction musculaire, qui sont fort utiles pour le diagnostic des maladies nerveuses, et qui présentent même un intérêt pour le psychologue ; ceci nous détermine à donner quelques détails sur ce sujet. En résumé, l’étude clinique de la contraction musculaire devrait nous apprendre : 1o la force de la contraction ; 2o la durée possible de la contraction, ou tension musculaire. On sait en effet que chez certains malades les désordres moteurs