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l’assassin de Dieu, l’ennemi de sa maîtresse ; il massacra l’enfant dans les bras de la mère ; il égorgea la mère sur le corps de l’enfant ; il s’écriait : Dieu le veut ! et l’infidèle tombait sous le glaive.

Il aperçut dans une caverne une femme coîffée d’un turban, derrière un tas de cadavres, au milieu de trois enfans : tous les quatre feignaient l’immobilité de la mort, mais Florestan a vu la ruse : un mouvement involontaire a révélé la vie ; il s’élance. Sa pesante armure donne à ses pas un poids énorme sous lequel s’affaissent les morts et achèvent d’expirer les mourans. Il les maudit et s’écrie : Dieu le veut !

Il arrive enfin auprès de la jeune mère ; elle avoue la vie pour implorer

    la charrue qui nourrit ne l’est pas. Tant il est vrai que si Dieu punit jusqu’à la quatrième génération, il récompense jusqu’à la centième ceux qui gardent ses Commandemens !