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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/467

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Et il est à remarquer :

Pmo Que tous les établissements maritimes tiennent toujours plus à cœur aux anglois que les autres.

Sdo Que Chouaguen ne dépend pas à proprement parler de la Nouvelle Angleterre proprement dite (autrement Massachussett) mais de New York ou plustot d’Orange qui est celui de leurs établissements à l’Amérique à qui ils s’intéressent le moins parce qu’il est habité principalement habité par des flamands que les Anglois méprisent et haïssent. On pourroit entamer cette négociation en se plaignant en Angleterre du ton aigre dont m’écrivent Mrs Shirley et Clinton. On peut juger par mes lettres que j’ai envoyées avec les leurs si je me le suis attiré, car quoique j’ai cru devoir m’opposer avec fermeté à leurs entreprises, il me semble que je l’ai fait en termes assez mesurés.

Aussi ai-je lieu d’espérer qu’à l’arrivée de ma première lettre l’affaire des prisonniers avec M. Clinton aura été décidée car elle me paroit extrêmement claire en elle-même et peu intéressante pour les couronnes. Il n’en est pas tout-à-fait ainsi de celle que j’ai traitée dans cette lettre à laquelle je joins :

Pmo la réponse de M. Shirley gouverneur de Massachussett à la lettre j’avais écrite le quinze janvier dix-sept cent quarante-neuf avec la traduction françoise.

2o L’ordonnance en anglois et en françois du Conseil d’Annapolis Royal contre le Sieur Brassard, prêtre.

3o La requête présentée à M. l’Évêque de Québec par les habitants de Piziguit.

4o La lettre du Sieur Brassard à M. l’Évêque de Québec.

5o Un extrait du mémoire du feu Sr de la Mothe Cadillac sur les limites de l’Acadie.

6o Un mémoire du R. P. Germain, jésuite, où il donne une idée très juste des habitations situées dans le continent de Canada et sur lesquelles les Anglois forment des prétentions.

J’observerai sur ce mémoire qu’il est fort aisé d’empêcher les anglois d’envahir ces terrains. Il ne peuvent aller à la plupart qu’en traversant des bois ou le long des rivières fort étroites et tant que nous serons maîtres des Abenakis et que les habitants seront sûrs d’être secourus ou seulement avoués par la France, les Anglois ne s’exposeront pas à les aller attaquer chez eux.

La première, que ce gouvernement les veut regarder comme des sujets et qu’ils sont sujets du Roy.

La deuxième c’est que Mr Clinton n’a jamais voulu souffrir que les Anniers vinssent ici faire des soumissions pour ravoir leurs prisonniers. Je n’ai cependant jamais prétendu que les anniers reconnussent le roy pour leur souverain, quoique nous le puissions prétendre avec plus de droit que les Anglois n’en ont sur les Abenakis.

Au reste je ne suis pas le premier commandant ou gouverneur général du Canada qui me sois opposé depuis le traité d’Utrecht aux prétentions des Anglois sur la rivière Saint-Jean et je le puis prouver par bien des titres mais je