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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/50

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tionné dans votre lettre du 13 août, ce mot ne voulait dire rien de plus, soit d’un côté soit de l’autre, si ce n’est que les habitants français, pris les armes à la main à l’intérieur du fort, ne devraient pas être mis à mort. Et bien que le colonel Monckton eût été notifié, avant de partir de là, que les habitants français désertés seraient chassés du pays, de façon à l’empêcher de faire naître ou d’encourager chez eux toute prétention ou espoir d’être rétablis dans leurs possessions de par la capitulation ou autrement, cependant il n’a jamais été dans notre pensée de précipiter des mesures propres à jeter ces gens dans l’exaspération ou à causer leur fuite au Canada. Aussi bien me semble-t-il à propos d’expliquer ici quels sont ceux des Acadiens qui sont compris sous la dénomination d’Habitants français désertés.

« Quand les troupes françaises prirent pied à Beauséjour, (où elles érigèrent aussitôt le Fort,) leur objet principal était de s’assurer la possession de la rive nord de la baie de Fundy, de fixer notre frontière à l’isthme de Chignecto, et de couper la retraite de ceux des habitants français qui se sentiraient portés à se soustraire au gouvernement anglais et à aller les rejoindre. Il est vrai qu’il y avait à l’origine quelques habitants qui vivaient de l’autre côté de la baie, mais comme les terres n’y sont pas réputées très fertiles, et qu’il y en a peu de défrichées, (en comparaison avec les autres établissements français de la Province,) ils s’y trouvaient en assez petit nombre. Lorsqu’en 1750 les

    étant donné que nous ne pouvons contrôler ce document par les Can. Arch., où il ne figure pas. Nous le reproduisons du moins tel qu’Akins nous l’a donné, et il y en a long. L’auteur d’Acadiefol. du MS. orig. 614-5 — en cite seulement quelque chose comme 18 lignes.