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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/377

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tible avec ce qui leur avait été demandé. Alors, sans hésiter, les habitants, par l’entremise de leurs délégués, retirèrent leur requête, et par la suite ne se refusèrent plus à prêter toute assistance qui ne comprenait pas le port des armes[1]. Shirley, qui était animé d’un esprit bien différent, faillit tout compromettre par son intempestive immixtion dans l’administration de la province ; et c’est encore Mascarène qui sauva la situation. Le gouverneur du Massachusetts, par méfiance des Acadiens, et aussi par fanatisme de race et de religion, avait, au mépris du droit et de la liberté[2], dans des lettres au duc de Newcastle, le secrétaire d’État, proposé, entr’autres : « de disséminer, parmi la population française, des colonies protestantes ; car, si ces Acadiens ne sont pas mélangés de protestants anglais, ils formeront un corps distinct jusqu’à ce qu’ils deviennent assez forts pour boulever-

  1. Cf. Akins, p. 152-3-4. « At a council held… the 21st of December 1744, the deputies appeared again, they said that seeing their petition would not be discharged from giving pilots and guides… friday, the 28th of december the deputies appeared again, they said that seeing their petition would not be granted, they choose to withdraw it. The commander in chief repeated to them in substance what he had told them before, that it was the custom allowed in all nations, when the public service required, to take pilots and guides, that he could not grant them an exemption from that service… that all he could do was to leave it to their choice either to furnish one when demanded, or that such should be pressed when the service should require it. »
  2. Cf. dans Public Rec. Office, America and West Indies, lettres du 14 déc. 1745, 11 fév., 10 mai, 31 mai, 18 juin, 28 juillet, 1746. — Le 18 février 1749, Shirley envoyait un long rapport au duc de Bedford, dans lequel il développait à nouveau le plan exposé dans les lettres que nous venons de mentionner. « He proposes to intersperse protestant settlements among the French in N. S., taking part of the marsh lands from them for the new settlers… He recommends bringing French protestant Ministers here, and banishing all their present priests… also to grant small privileges and immunitions for the encouragement of such as could come to the Protestant communion and send their children to learn English. »

    Ce Rapport est analysé dans Murdoch, vol. 2, ch. X, p. 128 et al.