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Histoire

LETTRE LXII.

Miss Byron à Miss Selby.

Mercredi au soir, 5 d’Avril.

Je crois vous avoir dit que Miss Grandisson avoit emporté ma Lettre d’hier. À notre arrivée, les deux Sœurs m’ont félicitée de la préférence que leur Frere m’a donnée sur elles, en me communiquant, d’une maniere si tendre, ses affaires & ses résolutions. Mylord L… est venu aussi-tôt. On lui avoit montré la Lettre. Il m’a fait les mêmes complimens. Sur quoi donc, Lucie ? Apparemment sur ce qu’il n’est pas impossible que le Ciel ne retire à lui la malheureuse Clémentine, ou qu’elle ne soit renfermée dans un Cloître, ou qu’on ne dispose d’elle autrement ; & que dans cette supposition votre Henriette peut espérer la main de Sir Charles, c’est-à-dire un Mari civil, & la moitié d’un cœur. N’est-ce pas la somme totale de ces humiliantes félicitations ?

Le Chevalier étoit dans son Cabinet, avec M. Lowther, ce Chirurgien qui doit l’accompagner en Italie. Il n’a paru d’abord qu’un moment pour nous faire les civilités d’usage, & pour nous demander permission de retourner à sa Compagnie. Avec M. Lowther, il y avoit deux Médecins,