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du Chev. Grandisson.

mettez-vous pas le reconnoissant Grandisson, que toute votre Famille honore de quelque amitié ?

Oh je vous remets ! Oui, oui, n’en doutez pas. Tout le monde s’est réjoui de l’avoir entendu parler. Mais, a-t-elle repris, qu’êtes-vous devenu depuis si long-tems ?

J’ai fait le voyage d’Angleterre, Mademoiselle ; & j’en suis revenu depuis peu pour vous voir, vous & votre cher Jeronimo.

Jeronimo ! en levant une main, sans retirer celle que je tenois dans les miennes. Pauvre Jeronimo !

Bénissons le Ciel ! a dit le Général ; je vois quelque lueur d’espérance. Les deux Marquises ont pleuré de joie.

Votre Jeronimo, Mademoiselle, ce tendre Frere commence à donner d’heureuses espérances. L’aimez-vous ?

Si je l’aime ! Mais de quoi est-il question ? Il me semble que je ne vous entends point.

À présent que vous êtes rétablie, Jeronimo va se croire heureux.

Suis-je rétablie ?… Ah ! Monsieur… Mais secourez-moi, secourez-moi, Chevalier ! en criant d’une voix foible, & regardant autour d’elle avec une apparence d’affliction & de terreur.

C’étoit l’idée de sa cruelle Cousine, qui revenoit troubler son imagination. Je lui ai promis mon secours, & je l’ai assurée aussi de celui du Général. Ha ! vous ne savez pas, m’a-t-elle dit, avec quelle barbarie j’ai été