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du Chev. Grandisson

avec une profonde révérence : J’espere… je vous supplie… de grace, Mademoiselle, un instant pour recevoir mes adieux.

Elle a paru touchée de sa confusion. Monsieur, lui a-t-elle répondu, nous nous reverrons demain dans l’après midi : & passant avec une révérence, elle est sortie assez vîte, mais avec une dignité qui ne l’abandonne jamais.

Tous les hommes, demeurant après nous, ont félicité le Comte ; & toutes les femmes, sortant avec elle, ont applaudi de concert à sa résolution. La Marquise l’a serrée contre son sein maternel : ma Fille ! ma chere Fille ! ma Clémentine ! c’est tout ce qu’elle a pu prononcer, en mouillant son visage de ses larmes. Ô maman ! (attendrie par les larmes de sa Mere, & fléchissant un genou devant elle.) Ô maman ! c’est la seule réponse qu’elle ait pu faire : & se levant, elle a pris la main de Madame Bémont, avec laquelle elle s’est retirée dans son appartement.   Nous la voyons à présent, qui se promene dans le jardin avec cette chere Amie : toutes deux, comme nous pouvons l’observer, fort attachées au sujet de leur conversation.

Mais que cette Lettre ne parte point sans un mot ou deux sur le cher Northampton-Shire. J’en reçus hier une d’Émilie, que je mettrai sous mon enveloppe avec une copie de ma réponse. Il me semble, Madame, que ce n’est pas violer son secret, que de vous le communiquer, & par vous à ma Tante