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du Chev. Grandisson.

partage, dans des circonstances que vous n’avez pas ignorées alors ; & vous, & elle, vous acquérerez des droits inviolables sur ma reconnoissance & mon attachement. Mais si vous en jugez autrement, j’admirerai la délicatesse qui m’attire un second refus, comme j’admire la piété qui a dicté le premier, & je suspendrai du moins mes vues pour le changement de ma condition.

Ma Grand-Mere alloit répondre avec autant de sincérité que d’admiration ; mais la prévenant, il tira de sa poche le paquet de Lettres dont j’ai parlé : je me flatte, Madame, reprit-il, que je vois de la bonté pour moi dans vos yeux ; cependant je ne demande point votre faveur, avant que vous ayez pris connoissance de tous les faits dont je suis en état de vous offrir l’explication. Je veux fournir des armes à la délicatesse de Miss Byron & de tous ses Amis, quand elles devroient se tourner contre moi. Ayez la bonté, Madame, de lire ces Lettres à votre chere fille, à Monsieur & Madame Selby, à tous ceux qu’il vous plaira de consulter. Ils savent déja sans doute une partie de mon Histoire. S’ils jugent, après cette lecture, que je puisse être admis à rendre mes respects à Miss Byron, & qu’elle puisse les recevoir avec cette noble franchise que j’ai toujours admirée dans son caractere, je me croirai le plus heureux de tous les Hommes. Un mot de Lettre, Madame, qui contiendra votre réponse, est une autre grace que j’ai la har-