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ples. Pseaumes de David.

A, particule, qui se met au lieu de la préposition avec. (Peinture à l'huile. C'est-à-dire, avec de l'huile. A grand'peine. A regret. A petit bruit. Chapeau à grans bords).

A, particule, qui se met avec un nom, au lieu de la préposition pour. Un pot à l'eau. C'est-à-dire, pour mettre de l'eau. Prendre à témoin, à garant.

A, particule qui se met devant un infinitif au lieu de pour, ou d’afin. Maistre à dancer ; C’est à dire, pour aprendre à dancer. Bois à brûler A vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossible. Molière, mar forc, sc. 8. Je suis homme à traiter les choses dans la douceur. sc. 9)

A, particule qui étant mise devant un adjectif, signifie maniere, façon ; (Vétu à la Françoise. A voiles deployées. A la hâte.)

A, particule qui se met au lieu de la préposition par. [Qu’on fasse déchirer ce sacrilège à la chimère. Abl. Luc. Tom. 1.]

A, particule qui se met au lieu d’environ. (Ils marchoient dans la nége haute de cinq à six piez. Abl. Ret. l. 4.]

A, troisiéme personne du verbe avoir. Cet a ne se marque d’aucun accent, afin de le distinguer des a qui sont articles, particules, ou prépositions.

ABA

Abaïe, s. f. Prononcez abeie, en latin Abbatia. C’est un lieu érigé en Prélature, où vivent des Religieux, ou des Religieuses sous l’autorité d’un Abé, ou d’une Abesse, & qui a du revenu pour les faire subsister, sans songer à autre chose qu'à leur salut, & à chanter les loüanges de Dieu. (Une bonne Abaïe, une riche Abaïe, une grande Abaïe, une petite Abaïe, une belle Abaïe, une Abaïe considérable.) Les plus puissantes Abaïes sont en Alemagne. Le Roi de France, depuis le Concordat, nomme à presque toutes les Abaïes en commande, & toutes les bonnes Abaies de France sont en commande. Autrefois les Maires du Palais donnoient toutes les Abaïes du Roïaume. (Avoir une Abaïe, obtenir une Abaïe, conférer une Abaïe, Vei. Fra. Paolo, traité des bénéfices, chap. 10.)

Abeier. Voyez abuser.

Abaisse, Terme de patissier. Pâte qui fait le dessous de la piéce de patisserie. [Faire une abaisse.]

Abaisser, v. a. prononcez abêssé. Mettre plus-bas une chose qui étoit plus-haut. [Abaisser un pont-levis. Abl.]

Abaisser, ôter de la hauteur. [Abaisser une muraille de deux piez.]

* Abaisser. Ravaler, humilier. * (Dieu abaisse l’un, & élève l’autre. Abaisser les ennemis de l’Eglise. Arn. * Abaisser l’orgueil de Cartage. Vau. Quin. l. x.]

S’abaisser, v. r. Devenir plus-bas, être plus-bas. Je m’abaisse, je me suis abaissé, je m’abaissai, je m'abaisserai. [Le pays est rempli de montagnes qui s’abaissent peu à peu. Abl. Tac. Ger. c. 2. La rivière s'abaisse)

* S'abaisser. Se ravaler. [L'humilité n'est souvent qu'un artifice de l'orgueil qui s'abaisse pour s'élever. Réflexions morales.]

* S'abaisser. C'est-à-dire, s'humilier, s'incliner avec respect. (L' homme s'abaissedra devant celui qui l'a créé, & il ne s'abaissera plus devant les autels qu'il avait faits de ses mains. Saul, Isaïe, 67).

Abaissement, s. m. Ce mot a un usage fort borné au propre C’est la manière d’être d’une chose qui est plus basse qu’elle n’étoit. La confidence est l'abaiffement des choses qui sont apuie’es les unes sur les autres, Perraut, Essais de Phisique, T. 3. L’abaissement de ce mur a donné du jour à cette maison.

* Abaissement. Humiliation, prosternation, action d’une personne qui s’abaisse pour suplier, ou pour donner quelques marques de ses respects. * L’orgueil humain est bien aise de jouir de la grandeur par rabaissement des autres. Port Roial. Ce triste abaissement convient à ma fortune. Racine Iphigenie, a. é. sc. 5.

* Abaissement. Diminution de crédit, ou d’honneur, sorte de disgrâce. Il déchire la réputation de ces grands hommes, comme si leur abaissement contribuoit quelque chose à sa gloire. Abl.Luc. tom. i. * Dans son abaissement il vit


sans espérance. Main, Poës.

Abandon, s. m. Ce mot vient de l’italien Abbandono, ou des mots ad bandum de la basse latinité, qui signifie à la volonté : & il signifie abandonnement,délaissement : mais abandon ainsi pris n’est plus guere usité. Dans un tel abandon leur sombre inquiétude, ne voit d’autre recours que le métier de prude. Mol. Tart. a. i. sc. i.


Isl’i^ew ,<•. i fi s J Ce mot dans le propre n'est pas, ce semble, usité, ou du moins il ne l'est guere.

* Abaissement. Diminution de crédit, ou d'honneur, sorte de disgrace. (Il déchire la réputation de ces grans hommes, comme si leur abaissement contribuoit quelque chose à sa gloire. Abl. Luc. tom. 1. * Dans son abaissement il vit


sans esperance. Main. Poés.

Abandon, s. m. Le mot d'abandon pris substantivement n'est pas bien usité, il signifie abandonnement.

[Dans un tel abandon leur sombre inquietude ne voit d'autre recours que le métier de prude. Mol. Tar. a. 1. s. 1.]

A l'abandon, adv. Au pillage, dans l'abandonnement.


[Laisser tout à l'abandon. Abl. Luc.

Mettre tout à l'abandon. Abl. Ar.

Tout étoit au pillage & à l'abandon. Vau. Quin. l. 3.]

Abandonnement, s. m. Acte de la personne qui abandonne.

[Faire un abandonnement de tous ses biens. Le Mai.]

  • Abandonnement. Desordre, déréglement.

[* Etre dans le dernier abandonnement.]

Abandonner, v. a. Quiter, laisser à l'abandon, laisser entierement & aveuglément à la disposition d'une personne.

[Abandonner les armes, Abl. Luc. tom. 1.

Abandonner le païs au pillage. Abl. Tuc.

Est-ce aimer sa maîtresse que de l'abandonner à tout le monde ? Abl. Luc. tom. 1.

Nous la renonçons, & nous l'abandonnons à votre colére. Mol. geo.]

S'abandonner, v. r. Je m'abandonne, je me suis abandonné, je m'abandonnai. Se donner entierement à quelque chose, se rendre comme esclave de la chose à laquelle on s'abandonne, se donner entierement & aveuglément, se prostituër.

[S'abandonner à toutes sortes de vices. Abl. Luc. tom. 1.

S'abandonner au desespoir, à la haine, à la colére. Abl. Tac.

S'abandonner à faire l'amour. Monsieur de la Rochefoucaut.]

Abandonné, abandonnée, adj. Quité, laissé à l'abandon.

[Païs abandonné, vile abandonnée. Abl.

Personne n'est assez abandonné de Dieu pour cela. Pas. l. 6.]

Abandonné, abandonnée, adj. Qui s'est donné tellement à quelque vice, qu'il en est comme esclave, qui s'est donné entierement, prostitué.

[Il faut que vous passiez pour les plus abandonnez calomniateurs qui furent jamais. Pas. l. 16.]

Abandonnée, s. f. Fille ou femme de mauvaise vie.

[Je ne veux point brûler pour une abandonnée. Mol.]

Abassis, C.m. L’ell une lotte de impnoied’arj.ent, quiclttoi»- de.qui a cou s en 1 aie, 8c qui vaut dix hmcfeus lix dcnieis. ( l’aiei en Abal1i«.^

A»M » CE , f. -•■ Mot uCté parmi les matchjns de boii ; il (ijliii. fie la peine d’abatic & découper U% bois qui lont lui piè» { Une labatagedes bo:$. L’abatage dtsbois monte a cinq censfrancs. ia-tn Tr*itideiiiii , p’tjta.)

Abatant. Voiez abatre.

S'abatardir, v. r. Je m'abatardi, je me suis abatardi, je m'abatardis. C'est dégénerer de ce qu'on étoit, se relâcher, se corrompre.

[Venant peu à peu à s'abatardir, ils parloient un langage corrompu. Vau. Quin. l. 7.]

AbaTardk, V. «. Faire dégénérer, cotrompte , altérer le naturel d’un perfonne. Ab..iaidii vient de l’tlpagnùlf*^*»-- diu. (i.alér. ’udcabatatdit le courage. ^U. Tac. L’oilivc- ir abâtardit les ge M >. .^H. ’ •• ) t’oimrtrdir , V. r. J» •»’ji.ji<’.6. , je me f«ii tiMmwdl , ;« r^’tksur. du. C ell légén-iei dccc qu on ctoit , ff nlichet.fe coe- rompre. [Venant peu il peu à. abâtardir, ibpailoicni un kiigage cot- ie-PtpU ’■«»« .l^"** ’ 7 ) ,M*i*rdiitm,iu.L m, Cdl l’aluiauvia <l«i fe ûi« <*ar»uniï t~tl Hinf


^aifTtrfnt , Cm ’ sÀiAiff’mtni. Diiivinucon de^redii. ou d’honneur , forte Je difgrice fil d^-iliirc la icputiiion .k- ,cs griin hom- met. comme li irur ..b-iillcincnt contnbujii .iucl.|iic >lio- Çtâû^ltMiC ■^Lijit.um.i. ’ Pansfoa abaïUcincut il vit A B A fans efpcrance. Mtin.pùf) A BASDON./.’n.c.- mot vient de l’Ita’.ienvW4iiiiijii»,on des mots «i i/jniv/n delà bade Latinité , qui lignilie n/j -.»/»nr«: iv, il UgaiHe aànndarinemefit , dtlaijjirncnl : nuis abéndjn aillli plis n’eltplus guère ufitc. [Dans un tel abandon leur looibte inquiétude, ne voit d’autre recours que le métier depiude. Ml!. Tan. et. i. fc 1 ) ^ l’aiiindan ,adv. Au pillage, dans l’abandonnement. (LaifTet tout al abandon. .^OI.L-tc. Mettre tout a l’abandon. -4W. w<f. Toutctoit aupilUî^eic il’ab.iiidon.Kin.i^ii’;./.;.) ^kjndtnnmri,! ,fm Arte de la p:ifonne qui ibindonne. (Faite un abandonne ment de tous les biens. LtM-u.) ’ ..Anctiitinumtnt. Oefoidic, dciégieuieot , dc;>aucbe > profti- tutioii. (Etre dans le dernier abaodonnement ) Aban’dunk e» , T. «. Ce mot vient de l’Italien MMidtntrt C’iAUtjJir^ c’cSt ^uttrer entiertmmt. (Henri quatrième voiant un Mcdec.M Huguenot qui a.andonnoit fa Religion , dit a un Seigneur Huguenot , n.on ami , ta Rctigicn cUbien mala- de , puis que les Médecins l’abandonaeiil. ferefxt , IMurt deHimi^. Ab-ndonncr les armes. ^il.Tju. Abandoanei l’étude. PiTlT^yal. Barlelemt , dei Mitriiri.) ^iinduiiiir , --..1. Laillei cnticiemcnt aladifpolîtion d’un au- tre. (Nous la renonçons !c 1 abandonnons îi vurre colère. Mal. Qesrgi Omit’: Eli cc aimer une maiircflc que de l’A- bandonner à tout le monde. Kbt t-iu) ^iandcnner , V. a. C’cft billcr a la merci de quelqu’un. (Abaa- donncr les biensà fcscieaucieis. Abanduiinet unEcIeliafii- queau brasiceulicr ) abandonner, -v.a. Ljiû’.i CD proye. ( AbaDdonnei une vile au pillage. ^.tl.Titc.) ’ S*-*bA’idanner j v.r. e mâbAndtnr.t , )e mt fuis aiénimnê ^e m’ ét^m~ dtnnai. Se donner entièrement a quelque chofe, le rendre comme efdave de la choll a laquelle on s’abandonne, le donn.renticreminiJc aveuglement , leproftituer. fS’abin- donner a toutes fortrsd: vices, ^■^f!. I.mc.iim.i. S’abandon- ner au defjpoit, a la haine, à la colère. ./<=/. r«. S’aban- donner il faire l’amcur. Mcrjîiur deURtihêftuctHt) S’aùiirUjnntr. Cc mi-t qut marque oïdinaircineni un tianfport bonieux , le picnd aiilài quciqueloisen bonne patt. ( S’abandonner .1 la Kye. L’efpiit plein de contentement S’jbandonneau tswflrnieni ftii Pirf) .ytlandanr.é , ^itmijif}- re , pA’t. y I aisa.andonnc , vileabandoiv- née, ^.il. Unt caufe .abandonnée, pcifLnn:ncli allez aban- don.-ie de Dieu pour cela. P*i. <■ 6- ) ^litdtni , tUnd:nr(t , ad). Ccniot (igoifîe celui, 00 celle, qui cft tellement adonne a qu.lque choie, qu’il tneft com- me etclave, qui s’cft donne entièrement, f{ livre tour à tait à quelque Lliofc: & qui s’eft comme pioltitue. (.bandon- nc a fes délits, a les paflioos, a Ces pliifiis, an vice , au li- bertinage y Ilfignilie aulli celui qui le porte dan^ l’excès , qui ne garde plus de mefure, f< neluit que la pitfi.m en faut que vous pallî,-?. pour les plus abandonnez calomaU aicuts qui furent ja.irais. Pjf!ii.) ^Undtnnee, f f. Fille OU femme de iiiauvaife vie. (Jeneveuxpnint biillei poui une abandonnée Mti)


A l.ATAH T. Vuicz *t*l’€.