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Y.
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YAC. YAW. YEN. YEU.

Y, m. Letre qu’on apelle y grec, & qu’on prononcej)’grec. C’est une des sortes de l’Alphabet François.

☞ aire un y grec. L’y grec est presque aujourd’hui banni de la Langue Françoise, & en sa place on se sert de si simple.) Y. La plupart ne se ferrent de cette sorte qu’aux mots qui viennent originairement de la Langue Gréque. Les Espagnols & les Italiens, dont la Langue vient de Latin & du Grec, aussi-bien que la nôtre, ne se servent point de l ! y grec.

Cependant lorsque cette letre est entre deux voïclles, & qu’elle tient lieu de deux », il est à propos de l’emploïer, comme dans ces mots Ejftiyer, égayer, apuyer, bayonnette, &c. Et dans ces autres mots, pays, paysage, selon Monsieur Defmarets, l’iTg. 64, Grammaire Françoise, ilz-iz. Il faut observer que quand Y est mis immédiatement après la féconde personne singul$3été de l’impératif, cette féconde personne s’écrit & se prononce avec un Y, à la fin, comme vas-y, donnes-y tes foins. Academ. Fr.) Y. Cette letre se conserve encore & même par ses ennemis les plus déclarez, cette letre, dis-je, se conserve lorsqu’elle est emploïée pour marquer un lieu & qu’elle est une espéce d’adverbe. (Ceux dont la vie fera pure ne demeureront-ils pas dans le S. Tabernacle du Seigneur ? Oiii, ils y demeureront. Port-Royal.

^^ On a proposé cette phrase à Messieurs de l’Académie : Si-tôt qu’il fut arrivé, il ft fortifier les lieux qui y avaient le plus de disposition. Les sentimens furent partagez ; les uns disoient que » Vy est tout-à-fait vicieux, parce que c’est un M relatif qui se raporte à un verbe fous-entendu ; » car la construction naturelle est : Il fit fortifier » les lieux qui avaient le plus de disposition à être »> fortifiei- Mais cette répétition étant désagréable, on trouva qu’il valoit mieux donner » un autre tour à cette phrase, que de faire M une fausse relation ». Les autres soutenoient au contraire, que fortifier, qui est au commencement de la même phrase, fufit pour amener »> le relatif ; qu’il n’y a aucune obscurité, & » que cet y fait de l’élégance en racourcifliant » le discours : Que d’ailleurs il se trouve afl"ez » souvent que le relatif tient lieu d’un cas qui » n’est pas exprimé, comme dans cette même » phrase par cet autre tour-ci : Si-tôt qu’il fut > » arrivé, il fit fortifier les lieux qui avaient h plus de » disposition à l’être. Voilà l’article le en forme » de relatif qui ne laisse pas d’avoir grâce sans » le participe foriifie^, auquel pourtant il a » raport, quoiqu’il soit fous-entendu. On doit » » pourtant tomber d’acord que l’exastitude du » stile demande qu’on évite ces irrégularitez, M sur-tout en écrivant ». Décisions de l’Académie Françoise de L. T.

Y. Cette letre se garde audi par tous les tems de ce verbe impersonnel il y a ; car on écrit // y avait, il y eut, il y eût eu, il y aura, qu’il y ait, &C.

(. Vous n’y êtes pas. Sorte de façon de parler proverbiale, pour dire, vous ne l’entendex, pas, ou, vous Tiaure pas ce que vous penscx,. Y-grec. Substantif masculin. Terme de Papetier.

YAC. YAW. YEN. YEU.

C’est une sorte de petit papier. (Donnez-moi de l’y grec.)

On met quelquefois cette letre y, au lieu de lui. (Ce tableau est agréable & il y faut mettre un quadre bien doré.)

Y Ac. Voïez lac.

Yacavanda. Arbre de l’Ide de Madagascar ; qui ressemble beaucoup au prunier aussi-bien que l’Yatica.

Voïez la Colonne, E B. & la Colonne JEU. Y A T I s I. s. m. On apelle ainsi l’heure, du coucher che, les Turcs.

Y A W.

Y A w, nom d’une maladie épidémique, ou plutôt endémique en Guinée, & dans les païs chauds de l’Afrique, dont peu de personnes de l’un & de l’autre sexe manquent rarement d’être ataquées dans le cours de leur vie, sur-tout dans l’enfance ou l’adolescence. Voïez la description de cette maladie, & les remèdes qu’on y aporte, dans les Essais de Médecine de la Société d’Edimbourg, t. 6. p. ^ig. & suiv.

YEN.

Y E N K E, // Femme chez les Turcs qui cour che la mariée le jour de ses noces.

YEU.

Yeuse,l ; l’En Latin, ilex. Espéce de chêne, qui a une écorce unie & rousse. On l’apelle aussi chêne verd, parce qu’il conserve tout l’hiver la verdeur de ses sensues. Il y a deux espéces d’yeuse, l’une qui a des épines & l’autre sans épines.

Y E V X. s. m. [ Oculi. ] Ce mot est le pluriel du mot ail. La plupart gardent encore Vy grec dans le mot d’yeux. Les yeux font des parties organiques qui sont destinées pour la vue tant dans les hommes que dans les animaux. (Yeux fins, brillans, pleins de feu, vifs, beaux, doux, riants. Yeux à fleur de tête. Yeux baïus. Yeux languilTans, yeux noire, bleus, &c. Yeux bien fendus.

De combien de soupirs interrompant le cours, Ai-je évité vos yeux que je cherchois toujours. Racins.

^^ Les yeux bleus font languifîans, & très-propres à inspirer la tendresse : Climene a les yeux bleus, & languit sans se plaindre, &c,’L’Abé Régnier, Églogue.

•f Je vois ici des yeux qui ont bien la mine d’être fort mauvais garçons. Molière. [ Hie aculos instreor amatorios. ] Cette façon de parler est goguenarde & burlesque, elle veut dire, je vois des belles qui ont des yeux propres à faire des conquêtes. droit devant les yeux. [ In conspeclu habere. ] C’est voir presque sans ceste, voir presque à tout moment. V’oir quand on veut. (Un mari qui a une laide femme est à plaindre, parce qu’il a toujours un vilain objet devant les yeux,). droit la mort devant les yeux, Arn. [ Annos