Aller au contenu

Page:Richepin - La Bombarde, 1899.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


I

PEINES PERDUES


« Peux-tu me dire à quoi donc tu sers,
« Toi qui ne vas que dans les déserts,
« Seul, toujours seul, en chantant des airs ?

« Pourquoi sans but t’épuiser ainsi,
« Sans même avoir l’espérant souci
« De récolter un vague merci ?

« — Hélas ! Et toi, toi qui vas chantant
« Perdu parmi tant de gens, tant, tant,
« Penses-tu donc que la foule entend ?

« Et prendrais-tu, dis, pour des bravos,
« Pour des mercis à tes durs travaux,
« Les meuglements de ce tas de veaux ? »