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Page:Richepin - La Bombarde, 1899.djvu/44

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Le défilé dura pendant cent jours.
Il en passait, il en passait toujours.
C’était comme une armée.
La belle enfant, levant sa blanche main,
Faisait ranger sur le bord du chemin
Ceux qui l’avaient charmée.

Comme elle avait les yeux et le cœur las,
Cent jours ensuite elle pris du soulas,
Puis, l’âme réclaircie.
Recommença l’examen lentement.
Afin d’élire entre tous son amant
Avec grand’ minutie.

Du premier choix dans ce peuple amoureux
Étaient restés des bataillons nombreux.
Elle en fit la parade
En conscience, en bon ordre, en détail.
Elle marquait par un coup d’éventail
Chaque heureux camarade.

Ce nouveau choix prit du temps, vous pensez !
Des jours, des jours, y furent dépensés.
Encore une centaine !