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gueux de paris

Pour voir le soleil oblique
Dans le ciel mélancolique
Verser les joyaux du soir.

Ici, pas de forêt rousse,
Pas d’étangs et pas de mousse,
Pas de cadre au beau tableau !
Il n’y a que Notre-Dame
Qui dans le couchant s’enflamme,
Empourprée au bord de l’eau.

Mais ailleurs, le long des rues
Où vont les foules bourrues,
Où tout brise l’horizon,
Qui donc dans la nue ouverte
Voit ta robe rose et verte,
Ô douloureuse saison ?

C’est en vain que tu te pares
De tes couleurs les plus rares !
Pour le gouapeur parisien
Le ciel d’automne ressemble,
Étant rouge et vert ensemble,
Aux bocaux d’un pharmacien.