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gueux des champs

Si quelque blonde enfant vient par le bois profond,
Portant de ses bras nus une urne sur son front,
Ô Pan, je poserai mes lèvres arrondies
Sur la flûte dorée aux douces mélodies
Et je te chanterai ma plus belle chanson,
Et, comme à Jupiter le divin échanson
Verse le saint nectar qui parfume les lèvres,
Je verserai pour toi le lait pur de mes chèvres,
Et mon bouc t’offrira, sous le couteau sacré,
De sa gorge velue un flot de sang pourpré,
Si tu veux bien remplir à la saison nouvelle
De mon troupeau bêlant la traînante mamelle,
Si tu fais que mon mâle aux amoureux travaux
Donne à chaque femelle un couple de chevreaux,
Ô Pan, dieu des bergers, dieu revêtu de lierre,
Toi qui ris d’un air bon dans ta barbe de pierre.