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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/150

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les blasphèmes

À moi ! à moi ! Voici le jour de la revanche
Formidable. Je vois frissonner le Très-Haut.
À moi ! Faisons crouler son vieux trône qui penche
Sous un dernier assaut !

Homme, ô mon frère, monte avec moi si tu l’oses !
Je vais escalader le firmament en feu,
Et nous nous vautrerons dans les apothéoses
À la place de Dieu. »

*


Et l’Ange, ouvrant ses larges ailes
Qui firent sauter le plafond,
Devint si grand que ses prunelles
Semblaient deux abîmes sans fond.

Puis je ne vis plus sa figure
Ni ses yeux tant il était loin.
Mais sa bouche, béante, obscure.
Avait un pôle à chaque coin ;