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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/165

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LA MORT DES DIEUX

Les fronts que heurte une masse
Semblent des noix que l’on casse,
Claquant au choc d’un marteau.
Les dents sautent sous les pierres.
Les yeux entre les paupières
Voient se glisser le couteau.

Avec leurs lèvres farouches
Des gorges ont l’air de bouches
Béantes sous le menton.
D’un coup tranchant qui l’émonde
Cet homme a, nourrice immonde,
Un jet de pourpre au téton.

Tout déchiquetés de plaies
Les dos sont comme des haies
Faites de dards embrouillés.
Des pieds, qu’une main coupée
Tient d’une étreinte crispée,
Ont des poignets pour souliers.

Tel un mur qui se crevasse.
Un tronc d’homme tout vivace
Est fendu par le mitan.