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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/174

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LES BLASPHÈMES

Je n’entends que tes pas sans nombre,
Et je ne vois plus que notre ombre
Qui nous poursuit.

Arrête ! mais il file, il vole.
Où finira la course folle
De mon cheval ?
Devant nous un rocher se montre.
Nous allons nous briser là contre ?
Non, c’est le val.

Arrête ! mais il va plus vite,
Comme un flot tournoyant qu’invite
Un entonnoir ;
Et je ferme les yeux, livide,
Quand il s’engouffre dans le vide
Du grand trou noir.


*


Ah ! j’aurais dû ne pas les rouvrir, et sans trêve
Galoper les yeux clos jusqu’au bout de mon rêve.