Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/34

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Mais c’est sans te courtiser,
Empereur des jeux funèbres
Pour qui je m’offre au baiser
Des ténèbres.

L’Ave Cæsar qu’il te faut,
Je le lance digne et grave,
À voix pleine et le front haut,
Comme un brave.

Que le geste de tes doigts
Me soit la fourche ou la palme,
J’aurai fait ce que je dois,
Je suis calme.

Avec grâce, en beau guerrier,
Je tomberai, si je tombe,
Pour qu’on plante un vert laurier
Sur ma tombe.

Tout le reste m’est égal,
Ma conscience étant sauve.
À présent, prends ton régal,
Bête fauve !