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MES PARADIS


Entreprendre des travaux
Où bien de jeunes rivaux
Malgré leurs nerfs tout nouveaux
Se sentent rompre l’échine ;

Être, au long d’un jour entier,
Chasseur, rameur, chalutier ;
Faire, ainsi qu’un du métier,
Des haltères, du trapèze ;
Sans peur d’y casser ses os,
Voler comme les oiseaux,
Prendre les airs pour des eaux
Où l’on flotte et plus ne pèse ;

Saisir l’étalon aux crins,
Enfourcher d’un bond ses reins,
Et, droit sur ses flancs étreints,
Humer le vent qui restaure,
S’en soûler éperdument
Et, fou, croire en le humant
Qu’on y flaire une jument
Dont on est l’amant centaure ;

Pour rafraîchir ces chaleurs,
Plonger dans les flots hurleurs,
Et, ses bras mêlés aux leurs,