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III

VEINES


Les veines sont des canaux membraneux destinés à ramener au cœur le sang répandu dans les organes et qui y a été apporté par les artères. Le sang n’est point libre dans l’intérieur des tissus, il est contenu dans une infinité de petits canaux microscopiques appelés capillaires et qui, interposés entre les veines et les artères, établissent la communication entre les deux systèmes de vaisseaux. Ce sont les capillaires cutanés qui donnent à la peau sa coloration rosée. Les veines contiennent du sang noir impropre à la nutrition les artères du sang rouge chargé de toutes les qualités nutritives.

Les veines sont disposées dans la profondeur des parties et aussi à la surface. Les veines superficielles, qui seules nous intéressent, prennent naissance dans la peau. Elles cheminent dans le tissu cellulaire sous-cutané et offrent dans leur origine et leur trajet une variabilité extrême. Seule leur terminaison, c’est-à-dire le point où elles s’abouchent avec les veines profondes, offre une certaine constance. La forme des veines est irrégulièrement cylindrique on les voit comme dilatées en certains points et rétrécies dans d’autres, ce qui leur donne un aspect noueux. Cette apparence est due à la présence dans leur intérieur de valvules destinées à faciliter le cours du sang. Elles sont toujours d’une couleur bleuâtre à cause du sang noir qu’elles contiennent, et chez les personnes dont la peau est fine et transparente, leur coloration paraît au travers du tégument.

Les veines communiquent souvent entre elles et forment un lacis à mailles très inégales.

Les artères sont des canaux parfaitement cylindriques et à parois résistantes ; mais comme elles sont toujours profondément situées, je n’ai pas à m’en occuper ici. On peut citer néanmoins l’artère temporale dont les flexuosités se voient très bien sous les téguments de la tempe, et qui se reconnaît facilement au battement (pulsations artérielles) dont elle est animée.

Dans les veines, le sang circule de la périphérie au centre, en sens inverse de la direction qu’il suit dans les artères. Aux membres il a donc à vaincre l’action de la pesanteur, d’où l’utilité des valvules dont nous avons déjà parlé. Tout obstacle apporté au cours du