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PEAU ET TISSU ADIPEUX.

n’augmente jamais dans la proportion de ce dernier. Il comble les interstices musculaires, accompagne les vaisseaux, remplit les vides autour des ligaments, des insertions musculaires, etc.

Au point de vue de la forme extérieure, il joue un rôle qui mérite d’être signalé en plusieurs régions.

Il comble le creux de l’aisselle et le creux poplité.

Au-dessous du tendon rotulien, il forme deux reliefs latéraux, très importants à connaître pour la morphologie de la région.

Enfin, à la face, la « boule graisseuse de Bichat » comble le vide qui existe sur le squelette au-dessous de l’os de la pommette.


B. — Peau.


La peau, ou tégument externe, est une enveloppe membraneuse, solide, résistante et élastique, étendue à la surface du corps. Elle ne présente aucune solution de continuité et se continue sans interruption avec les muqueuses au niveau des orifices naturels.

L’épaisseur de la peau est variable suivant les régions. Sur la plus grande étendue du corps, elle est de 1 millimètre environ. Elle atteint jusqu’à 3 millimètres à la face palmaire de la main, à la face plantaire du pied et vers la partie supérieure du dos et de la nuque.

La peau est élastique, et dans l’état normal, elle est tendue, de manière qu’elle revient sur elle-même en cas d’amaigrissement tant que celui-ci n’est pas excessif. Mais si l’amaigrissement accompagne en même temps, comme dans la vieillesse, d’une diminution de l’élasticité cutanée, il se produit des plissements de la peau, qui sont les rides que l’on observe dans ce cas.

La peau doublée du pannicule adipeux, ainsi que nous l’avons vu plus haut, n’est unie, dans la plus grande partie de son étendue, aux parties qu’elle recouvre, que par un tissu cellulaire extrêmement lâche, qui lui permet de glisser sur les parties profondes et d’opérer des déplacements assez étendus ; soit sous une action extérieure, soit simplement sous l’influence des mouvements des diverses parties du corps. Mais cette mobilité de la peau, qui varie d’ailleurs suivant les individus, n’est point la même pour toutes les régions. Aux membres, elle est généralement moins mobile du côté de la flexion que du côté de l’extension, en dedans qu’en dehors.

L’adhérence est complète au cuir chevelu, à la nuque, à la face palmaire des mains et à la plante des pieds. Enfin sur le reste du corps l’adhérence se fait plus intime en certains points très limités et devient la cause de sillons et de dépressions remarquables par leur constance.