— Quelle indépendance ! s’écrie Quatremain en riant. Mais, reprend-il avec une soudaine inquiétude, je regrette qu’elle prenne tant de peine pour moi. Je n’avais jamais pensé qu’elle irait elle-même chercher cette fleur.
— Oh ! Flossie sait se conduire et se garder, dit la mère ; c’est un enfant du désert, elle fait souvent de ces escapades. »
M. Mackenzie cependant relit le billet d’un air soucieux sans dire un mot et son silence persiste durant tout le déjeuner.
« Je crois que mon mari est mécontent, dit la mère de Flossie à l’oreille de Quatremain ; il est d’avis, sans doute, que je devrais commencer à tenir notre fille d’une main plus ferme. Mais il est difficile de changer de méthode tout à coup, de rogner les ailes au petit oiseau !
— Dieu merci, pense Quatremain, elle ne soupçonne pas la cause du tourment de ce pauvre homme ! »
Le repas terminé, il s’approche de M. Mackenzie et lui demande s’il ne serait pas opportun d’envoyer une petite troupe armée du côté où a pu se diriger la jeune fille, pour le cas où quelque Masai rôderait dans la campagne.