Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/349

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ville monte en pente douce vers un temple de marbre blanc couronné d’un dôme doré. Sauf cette seule construction, la ville est tout entière bâtie en granit rouge, très régulièrement, avec de grandes voies, largement ouvertes entre les maisons élevées d’un étage et entourées de jardins. Mais la merveille et la gloire de Milosis, c’est l’escalier du palais, qui compte soixante-cinq pieds de large d’une balustrade à l’autre, et dont les deux étages, chacun de cent vingt-cinq marches, réunis par une plate-forme, descendent des murs du palais vers le canal creusé au-dessous. Cet escalier prodigieux repose sur une arche énorme de la plus surprenante hardiesse, d’où part un pont volant dont l’autre extrémité va s’enfoncer dans le granit.

On raconte que ce splendide ouvrage, commencé dès l’antiquité, fut interrompu durant trois siècles, jusqu’à ce qu’enfin un jeune ingénieur du nom de Rademas se fût engagé sur sa vie à l’achever. S’il échouait, il devait être jeté du haut du précipice qu’il avait entrepris d’escalader. S’il réussissait, il devait au contraire épouser la fille du roi. Cinq ans lui furent donnés pour achever son œuvre. Trois fois l’arche tomba ; en-