Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/90

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était-elle digne de nous inspirer confiance ? Elle indiquait une mauvaise flaque à mi-chemin dans le désert ; mais, encore que cette flaque eût existé, n’était-il pas probable que la chaleur ou les sables l’avaient absorbée ! Tomber droit dessus était encore une affaire de chance et bien incertaine.

Nous marchions en silence à travers l’ombre et le sable pesant. Les broussailles nous entravaient, et le sable remplissait nos chaussures. À tout instant il fallait s’arrêter pour se déchausser. La nuit était assez fraîche, mais l’air était lourd et épais. La solitude était effrayante. Good voulut rompre ce grand silence et se mit à siffler un air d’opéra. Mais le son en était si étouffé, si lugubre qu’il s’arrêta court.

Un moment après, nous eûmes une alerte qui changea le cours de nos idées. Good, en sa qualité de marin, ouvrait la marche, boussole en main ; les autres suivaient à la queue-leu-leu. Tout à coup, Good poussa une exclamation et disparut. Aussitôt s’élevèrent des bruits extra-