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de sang, M. D. A. Smith parcourut toutes les localités révoltées. Et par son influence d’homme de la compagnie de la Baie d’Hudson et de commissaire spécial du gouvernement canadien, il les détermina toutes à soutenir le gouvernement provisoire. Boulton fut sauvé. Comme on le voit, non seulement M. D. A. Smith, employé de la compagnie de la Baie d’Hudson et du Canada, lui-même a reconnu notre gouvernement provisoire, mais encore il a travaillé à le faire reconnaître et appuyer par tout le pays indistinctement.

Cette simple narration des principaux faits accomplis durant nos troubles depuis l’automne de 1868 jusqu’à la dernière partie du mois de février 1870, jointe au témoignage de Lord Granville, prouve 1o que le gouvernement canadien a provoqué les troubles qui ont éclaté dans les territoires du Nord-Ouest, à propos du transfert de ces territoires à la Puissance : par conséquent que la responsabilité de ces troubles retombe sur lui seul.

2o Que ce sont les employés du Canada qui, en anéantissant peu à peu, en 1869, le gouvernement de la compagnie de la Baie d’Hudson, ont forcé les habitants de ces territoires à se pourvoir d’un gouvernement provisoire dont la légalité est d’autant plus certaine, 1o qu’elle ressort du droit des gens. 2o qu’elle a été admise par l’Honorable Conseil Privé pour le Canada, dans un document officiel du 10 décembre 1869. 3o Que le gouvernement provisoire lui-même a reçu l’appui de tout le pays, dont il était, après la Couronne, par des circonstances exceptionnelles, devenu la principale sauvegarde. 4o Que ce même gouvernement provisoire a joui de la reconnaissance officielle des trois commissaires canadiens que j’ai l’honneur de mentionner : MM. D. A. Smith, le Révd. J. B. Thibault et le colonel de Salaberry. 5o Que ce gouvernement provisoire a été invité officiellement par le Canada à traiter avec son gouvernement pour arrêter amicalement avec lui les conditions de notre entrée dans la Confédération.

M. D. A. Smith, en sa qualité de commissaire spécial, convint même avec le Président du gouvernement provisoire, au Fort Garry, que toutes les dépenses publiques occasionnées au gouvernement provisoire par l’envoi de délégués à Ottawa seraient payées à même le coffre canadien. Et c’est ce qui a été fait.

Fort de toutes ces garanties et fort surtout de notre continuelle