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1872, recueil qu’on n’a pas encore retrouvé en entier, Rimbaud avait, selon que l’indique une pagination de son écriture, placé les Mains de Jeanne-Marie entre le Cœur volé et les Effarés. Pour la version qu’on va lire, et qui emplit les pages 9 et 10 du dit recueil, il a intercalé dans une version précédente, dont nous ne pouvons dire si c’est la première, les 8e , 11e et 12e strophes, sous lesquelles se lit la date : Fév. 72. La variante aussi est de cette date.

Si l’on voulait avoir devant soi plus présent l’état d’âme du poète au moment de la conception de ces vers hantés par le pluriel, de ce précédent aux « Mains » verlainiennes de Sagesse et de Parallèlement, il conviendrait de relire les Déserts de l’Amour (pages 101 à 107 du volume précité des œuvres de Rimbaud). Nous sommes à l’époque la plus troublée de la formation de Rimbaud, celle qui annonce la puberté et qui coïncide avec la période littéraire dont Paul Claudel a dit quelle était « celle de la violence, du mâle tout pur, du génie aveugle qui se