Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Gaultron, las de longues et vaines chevauchées, rentraient à Loches, escortés de quelques gendarmes, quand, aux abords de la sous-préfecture, ils furent rejoints par quatre cavaliers, marchant à vive allure, et venant du côté de la forêt. Tant de hâte éveilla leurs soupçons. Ils sommèrent les cavaliers de s’arrêter, de dire où ils allaient, d’où ils venaient. « Nous allons chez le Sous-Préfet, répondirent-ils, et nous arrivons de Montrichard. Invités à descendre de cheval et à suivre les représentants de la loi, ils obéirent et accompagnèrent ceux-ci à la sous-préfecture. »

On les requit d’exhiber leurs papiers. Ils montrèrent des passeports signés la veille à Tours, aux noms de Carlos Sourdat, Arthur Guillot de La Poterie, Robert Couteau, Charles Salaberry, négociants. Cette qualification cadrait mal avec leur mise, leurs armes, le train dont ils allaient. On leur en fit la remarque. Ils ne cherchèrent pas à s’en prévaloir plus longtemps et se déclarèrent agents du Ministre de la Police, envoyés de Paris pour coopérer aux recherches et hâter la délivrance du citoyen Clément de Ris. Inexacte, l’affirmation eût été si hardie qu’on n’osa pas la supposer fausse ; elle était si extraordinaire qu’on hésitait à la croire vraie. Ils devinèrent les doutes de ceux qui les interrogeaient, et, pour les lever, montrèrent une lettre de Fouché, datée du 15 vendémiaire, à l’adresse du Sénateur, et produisirent une commission du Ministre ainsi libellée : « Le Ministre de la Police charge le citoyen X... (le nom en blanc) de se rendre à Tours pour y découvrir les brigands qui ont enlevé le Sénateur Clément de Ris. Lorsqu’il sera parvenu