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Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/20

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Le 27 vendémiaire an IX, huit jours après la délivrance du Sénateur, une de ses parentes, Mme de la Susse, lui écrivait de Nantes : « Quel événement ! il est sans exemple et manquait aux malheurs dont vous avez été accablé depuis quelques années. L’intérêt sincère que j’y ai pris me fait espérer que vous voudrez bien m’en faire connaître tous les détails. Ils intéressent la curiosité de toutes les personnes de cette ville avec qui je m’en suis journellement entretenue. Étiez-vous dans un souterrain ou dans une cabane cachée dans les bois ? Ces malheureux ont-ils eu de mauvais procédés pour vous ? Quelle nourriture vous donnaient-ils ? Comment se la procuraient-ils ? Comment étiez-vous couché ? Vous n’avez pas pu vous déshabiller peut-être une seule fois ? Enfin, combien étaient-ils ? Comment nourrissaient-ils leurs chevaux, puisqu’il paraît qu’ils en avaient ? Avaient-ils des femmes avec eux ? Quelles espèces d’hommes étaient-ce ? Tous ces détails sont intéressants, mon cher cousin ! Que vous devriez les faire imprimer pour satisfaire la curiosité de toutes les personnes qui vous connaissent. La manière dont vous avez été arraché des mains des brigands est étonnante. Je frémis des dangers que vous avez courus dans ce moment où ils pouvaient attenter à vos jours pour se venger de ce qu’ils avaient été découverts. Ils vous en auront sûrement fait la menace. Au reste, ils sont arrêtés tous, suivant les papiers, et subiront probablement bientôt la peine qu’ils méritent. »