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Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/214

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brigade, de Tours à Angers[1]. L’annonce de leur arrivée prochaine avait excité dans cette ville une ardente curiosité qu’augmentaient le bruit qu’ils étaient amenés en charrettes, et les précautions prises par l’autorité militaire, les troupes consignées dans les casernes, l’infanterie fusils en faisceaux, les cavaliers chevaux sellés, tous prêts à partir. Le 21, dès l’aube, la foule se pressait à la porte Saint-Aubin. Son attente fut en partie déçue. Les prisonniers arrivèrent à quatre heures du soir, en voiture fermée, escortée de gendarmes et de hussards, et furent aussitôt écroués à la prison[2]. À Tours, ce départ, ce transfert, ces précautions de surveillance, converties par l’esprit de parti en appareil de torture, avaient soulevé une émotion dont, le 19, Mme Fontenay crut devoir informer Clément de Ris. Elle en profita pour lui dire, – avec une franchise d’autant moins suspecte que, par son dévouement au Sénateur elle s’attirait mainte inimitié[3], et d’autant plus méritoire qu’elle combattait un évident parti pris de ne pas paraître aux débats, – ce qu’on pensait à Tours de cette abstention.

« C’est uniquement pour vous que je vais vous parler encore de la malheureuse affaire qui, dans ce moment, occupe toute notre ville et peut-

  1. Archives nationales, F7 3901.
  2. Bulletin historique de l’Anjou, 1868.
  3. « On vint avertir ma mère, avant-hier soir, de m’engager à ne point parler de cette affaire, si je voulais continuer à prendre votre parti, la personne qui donnait cet avertissement ayant été témoin, dans un dîner, de la manière dont vous étiez traité, ainsi que ceux qui paraissent vous être attachés. » Lettre de Mme Fontenay (19 fructidor).