Aller au contenu

Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Clément de Ris. Devenu Préteur du Sénat, Membre de la Légion d’honneur, admis dans l’intimité de tous les hauts dignitaires de l’État ; un des familiers de l’entourage de Mme Mère et de l’Impératrice Joséphine, plus que jamais il s’enfermait dans le silence sur son aventure. Il n’y faisait pas, il ne voulait pas qu’on y fît allusion. Quelque indiscret se hasardait-il à le questionner : « Ne parlons pas de cela ! » disait-il. Ses proches, ses parents, ses enfants même ne surent à ce sujet rien de plus que les étrangers.

Il a été beaucoup épilogué sur ce silence, comme il avait été beaucoup discuté sur son abstention aux débats. On les a jugés avec une égale sévérité, parce qu’on s’est moins inquiété d’en pénétrer les véritables causes, qu’à faire, à cette occasion, le procès de Fouché, et, par surcroît, celui de Clément de Ris. On a dit qu’il se taisait par ordre ! On a dit qu’il se taisait par peur, – la peur d’attirer sur lui le ressentiment du Ministre et de compromettre sa fortune politique ! Rien, dans ses lettres au Préfet de Loir-et-Cher[1] ou au Président du Tribunal de Maine-et-Loire[2] n’est d’un homme qui a peur. Le Ministre voulait le châtiment, Clément de Ris l’oubli ; le Ministre prescrivait une sévérité impitoyable ; Clément de Ris prônait, sollicitait la clémence[3]. Il est d’ailleurs à noter que les plus ardents à l’accuser de peur sont les mêmes qui affirment avec le moins de réserves sa complicité dans le complot de Marengo.

  1. Voir page 146.
  2. Voir pages 195 et 207.
  3. Lettres à l’avocat Blain (page 136) et au Président du Tribunal d’Angers (pages 195 et 207).