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Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/80

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conséquence, mais qui, sans doute, visait au delà ? D’autre part, l’exode des hôtes de Baillet avait coïncidé avec le passage à Saint-Aignan de six cavaliers, disant se rendre en Berry, et qui s’étaient enquis, auprès d’un aubergiste de la localité, de la route de Châtillon. Or Saint-Aignan est à mi-chemin d’Azay-sur-Cher, lieu de l’enlèvement ; du Portail, lieu de la séquestration, et de Romorantin, résidence de Gondé, qu’on sait aujourd’hui avoir dirigé l’entreprise : autre indice, dont les magistrats du temps, pour des raisons d’ordre politique, s’abstinrent de faire état, mais que l’historien, soucieux uniquement de la vérité, a le devoir de retenir.

Dans la soirée du même jour où les étrangers avaient quitté Tours, et où l’on signalait le passage à Saint-Aignan de six voyageurs, trois cavaliers, porteurs de valises fort lourdes, étaient arrivés chez Dumoy. Ils demandèrent une chambre et des rafraîchissements. On leur servit du vin, des biscuits, des macarons. Ils mangèrent et burent rapidement et gagnèrent leur chambre. À leurs propos, l’aubergiste crut comprendre qu’ils venaient de Tours, où ils s’étaient donné rendez-vous. Ils furent dehors la plus grande partie du jour suivant[1] et rentrèrent le soir fort tard, accompagnés d’un quatrième cavalier. Divers indices laissaient à penser qu’ils avaient employé cette journée à explorer le pays, à concerter les dernières mesures : on avait vu des individus suspects rôder dans la campagne, aux alentours de Larçay et de Véretz ; on en avait vu se baigner dans le Cher vis-à-vis de Beauvais... La probabilité d’alors

  1. Cinquième jour complémentaire.