Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/47

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ou de foin m’apparaissait, complément naïf de sa mère agissanté et pensante.

Femme vêtue du maillot culotte (catal.)

N’eurent-ils pas des âmes comme nous, souvent un rôle dans la vie, ces masques de nous-mêmes ? Gonflés de paille, on les brûlait place de Grève en expiation de nos crimes. Ils sont l’éternelle effigie. Ils épouvantent les enfants et les oiseaux, au seuil des champs et des villes. Ils sont l’image de l’autorité. La science les pour-voit d’actions, alors ils nous sont parfois supérieurs.

Les peintres et les statuaires en ont abusé, depuis le frate Bartolomeo di San-Marco, qui peignit ses Christ et ses Vierge d’après des figurations de bois ou de torchis. Aujourd’hui il n’est pas d’artiste qui ne s’en serve quand il n’a pas la nature vivante, les peintres de batailles possèdent dans leur atelier des chevaux et des soldats articulés. Ils aidèrent beaucoup aux caricaturistes par l’imprévu et la difficulté de leurs postures. La photographie les a un peu détrônés depuis, mais le petit homme de bois de Cham est encore célèbre.