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DE J. J. ROUSSEAU 15

R. Ne sçavoir.

Qu’elle confesse qu’elle luy a baillé la maladie !

U. Qu’elle en est innocente, comme l’enfant qui est au ventre (le la mère !

Si une fois elle bailla pas à Robert Mercier une couverte pour la vendre ?

R. Ne le cognoistre, et n’avoir baillé aucune couverte à vendre. — Robert Mercier était mort ; c’est sa fille qui avait été chargée de vendre la couverte ; le juge s’est mépris en posant la question, et Marie Duboule en profite pour tout nier.

Si elle s’est pas faschée avec l’Andrée Gordier, pour ce qu’elle disoit qu’elle avoit baillé le mal à sa tante ?

/ ?. Que non, et qu’elle n’estoit en ville.

Si elle luy souftla pas contre : dont elle luy advint une maladie, qu’elle estoit toute entle ?

R. Que non.

Si Pernette Désire, démoniaque, luy dit : « La Bourgeoise t’a baillé ce mal » ?

R. Qu’elle ne sçait que cela est, et nye leur avoir jamais parlé, ny ouy parler ; et ne s’arreste tant en la rue.

Si les enfans de Robert Mercier, — lisez : les enfants de la fille de R. M. — démoniaques, lui disoyent qu’elle luy avoit mis les diables ?

R. N’en avoir jamais ouy parler, ni qu’ils l’ayent appellée sorcière, et ne l’eust enduré.

[Si elle] cognoist la femme d’Amy Taponnier ?

[i ?...j et ni jamais ouy que les enfans de l’Andrée Gordier ayent dit qu’elle luy avoit donné les malins.

Qu’elle recognoisse ses faultes !

R. Qu’elle ne commit telles meschancetés !

A ce second interrogatoire, Marie Duboule, au lieu de j’épondre comme au précédent par de simples négations, s’explique un peu davantage. Mais ici encore, on remarque chez elle une raideur laconique, indice peut-être d’un caractère peu commode : ce qui expliquerait celte atmosphère d’antipathie dont elle était évidemment entourée.