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chez nous


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Sombre et sévère, elle s’ouvre, hélas ! pour pleurer les morts.

Que d’anciens reposèrent là de leur dernier repos ! Pleins de vie nouvelle, ils y étaient entrés, pour la première fois, au jour de leur baptême ; silencieux et rigides, ils y revinrent, pour la dernière, au soir de leur mort. Et c’est de la grand’chambre que, tous, ils partirent pour le cimetière. Ils ne sont plus du temps, mais leurs portraits pendent aux murs.

Quand leur fils, le laboureur d’aujourd’hui, aura lui aussi lié toutes ses gerbes et rentré tous ses foins, il fera, comme les ancêtres, ses arrangements avec la terre, avec le ciel ; et, comme eux, il achèvera de mourir. Alors, on le couchera, dans ses habits du dimanche, sous le Christ, entre deux cierges, dans la