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chez nous

souvient, mêle sa voix familière à la prière du soir.

Puis la marmaille gagne les lits à baldaquins. La lampe s’éteint… Quelque temps encore, un chuchotement se fait entendre : à la porte du poêle, dans l’obscurité, le père, sa dernière pipe aux dents, la mère, son chapelet encore aux doigts, se parlent à voix basse, lentement, des choses que l’on aime à se dire seul à seul et qu’il est aussi bon que les enfants ne sachent point : souvenirs intimes, espoirs communs, craintes partagées… Dehors le vent a cessé, tout est calme. Seul témoin des confidences de ses maîtres, le poêle murmure plus doucement. L’heure glisse, discrète, sur les deux têtes rapprochées, et l’entretien se prolonge, doux et grave, dans la nuit…

Enfin, les voix se taisent. Tout repose. Seul, le poêle murmure encore ; la lueur de