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branlable sous la sape du temps, à inspirer à ses enfants l’amour de l’église et de la Patrie.

Est-il besoin d’ajouter, messieurs, que le séminaire de Québec est resté digne de son fondateur autant qu’il en est fier ? C’est avec un orgueil bien légitime que nous le proclamons, nous, élèves de cette maison ; si nous nous rappelons le nom de Mgr de Laval avec plus de respect, si nous le prononçons avec plus d’amour, c’est d’abord qu’on nous a appris à vénérer sa mémoire ; c’est surtout que nous avons sans cesse sous les yeux l’imitation de ses vertus et la continuation de son œuvre ; c’est que nous voyons son siège épiscopal transformé en trône sous la pourpre romaine et occupé maintenant par un prince de l’église.

Au milieu de ses travaux, la seule espèce de délassements que se permettait Mgr de Laval, c’était la mortification.

Martyr de la volonté divine, qui plusieurs fois le frappa dans ce qu’il aimait, il voulut être encore martyr de sa propre volonté.

Quand Dieu le frappait, il s’élevait du fond de son âme un fiat de résignation, tandis que coulait sur sa joue une de ces larmes qui font les joyaux des élus. Mais cela n’éteignait pas sa soif de douleurs ; et sa joie était de broyer sa chair sous les verges de la mortification. Son plus grand désir était de mourir dans les fers et les