Page:Rivaudeau - La doctrine d’Epictète stoïcien.djvu/164

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selon votre age, il vous faut encore remener aus elemens, or celui qui est encores au laitn’a point de part en la parolle de justice. Mais la viande solide est pour les perfaicts qui ont d’acoustumance les sens exercés à la discretion du bien et du mal. Ce qu’il dit aussi, j’enten le philosophe, qu’il ne faut éloigner ou differer, mais s’avancer afin que nous ne soions surprins, est conforme a ce qui nous est recommandé par l’Apostre en la mesme epistre aus Hebrieus. Hastons nous, dit il, d’entrer en ce repos. C’est pour monstrer qu’il ne faut aller laschement en besoigne, mais faire diligence, et se peut alleguer cecy contre ces bons compagnons qui prenent terme d’estre gens de bien, et disent qu’il n’y a qu’une bonne heure, ou qu’un bon souspir.

Que nous sommes au combat, et que les jeux Olympiques sont presens. J’ay interprété au long le combat du Chrestien, et ce qui s’en peut raporter à ces traits, en la lecture, que j’ay faite sur le verset du cinquiesme chap. du Saint Evangile selon saint Matthieu. Bien heureus sont ceus qui se deulent, car ils recevront consolation, et m’ennuie presque d’en redire icy chose quelconque. Là j’ay déduit entre autres choses la comparaison du Chrestien avec l’homme de guerre, lequel ay-je dit est cassé, si les ennemis estans en bataille il se débande ou prend la fuite, combien qu’il y aille de l’honneur et de la vie. Voylà le canon qui bat, il faut faire teste. Les .ennemis spirituels sont quatre Sathan, la chair, la mort et le monde, qui nous livrent une continuelle guerre, et la faut soustenir. Voylà le canon qui bat. Si nous voulons recevoir la couronne de justice, dont parle saint Paul en la seconde epistre à Timothée, ch. iv. Il y a donc à combattre, et