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Pour le Manuel, dont le texte se conforme à celui de Trincavelli[1], les annotations sont encore plus pauvres. Celles que nous trouvons en marge sont inspirées soit de l’édition première de Venise, soit de celle de Bâle ; parfois ce sont des conjectures du traducteur lui-même. Puis, pour couronner ce travail, contrairement à ce que nous pouvions attendre après ces améliorations de texte apportées de toutes parts, l’humaniste publie une fois encore la traduction latine de Politien. Sans doute, il a droit d’alléguer qu’il manqua de temps pour s’acquitter comme il aurait fallu de cette tâche d’écrire une nouvelle traduction. Mais ne pourrait-on pas aussi lui répondre que la version du Manuel était bien peu de chose auprès de celle des Entretiens, et que s’il s’acquitta tout à son honneur de cette première traduction, il aurait pu et dû terminer sa tâche ? Il faut chercher ailleurs la vraie raison de cette abstention. Elle est dans ce fait que Politien avait malgré tout obtenu le respect qui accompagne toujours celui qui a joui de près d’un demi-siècle de crédit. Scheggius subit le prestige de la renommée ; comme les autres, il copia une fois de plus son illustre prédécesseur, et c’est ainsi que la traduction de Politien se trouvait encore seule en vogue lorsque parut, en 1554, à Strasbourg, une traduction nouvelle suivie de Commentaires.


CHAPITRE III.
TRADUCTION LATINE DE NAOGEORGIUS.

L’auteur de cette traduction[2] est un certain Thomas Naogeorgius, de son vrai nom : Thomas Kirchmaier ; il fut, en

  1. Cf. Schweighäuser, op. cit. « Est quidem in hac editione græcus contextus Enchiridii pariter atque Dissertationum ex Veneta secunda (c’est-à-dire édition de Trincavelli) {{lang|la|ita ad verbum expressus ut ab illa nonnisi perraro et minutis in rebus, correcto aliquo manifestiore sphalmate aut novo errore admisso discedat » (p. xxx).
  2. « Moralis philosophiæ medulla, docens quo pacto ad animi tranquillitatem, beatitudinemque prsesentis vitx perveniri possit. Nempe Epicteti Enchiridion græce ac latine cum explanatione Thomas Naogeorgii. Argentorati excudebat Vuendelinus Rihelius, anno MDLIIII (63 chapitres). »