Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/204

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sinon je te tuerai; déjà quatre-vingt-dix-neuf cavaliers sont morts ainsi; toi, tu seras le centième.» L’oiseau vola vers la femme. «Où te trouverai-je?» lui demanda-t-il. Elle lui répondit: «Vois-tu cette porte sur laquelle je suis assise, c’est la place ordinaire de mon père, je serai cachée dessous.» Le lendemain Moh’amed se présenta au sultan: «Lève-toi, lui dit-il, ta fille est cachée là.» Le sultan lui posa cette nouvelle condition: «Ma fille ressemble à quatre-vingt-dix-neuf autres de son âge, elle est la centième; si tu la reconnais dans le groupe, je te la donnerai, sinon je te tuerai.» La jeune fille dit à Moh’amed: «Je monterai un cheval boiteux.» Moh’amed la reconnut, le sultan la lui donna, avec une fille de service, une esclave et une autre femme. Moh’amed et son compagnon partirent; arrivés à un certain chemin, ils se séparèrent, Moh’amed retint pour lui sa femme et l’esclave et donna à son compagnon les deux autres femmes. Il gagna le désert et laissa pour un instant sa femme et l’esclave; en son absence, un ogre lui enleva sa femme; il courut à sa recherche et rencontra des bergers: «O bergers, leur dit-il, pourriez-vous me dire