Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/216

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orpheline maintenant.» L’ange revint et demanda à la jeune fille: «Que préfères-tu: devenir orpheline maintenant ou bien attendre que tu aies grandi?» Elle lui répondit: «Je préfère que tu me rendes orpheline maintenant.» L’ange disparut et tua le père et la mère. Quand elle rentra à la maison, elle trouva ses parents morts, elle appela les gens du village et on les enterra. L’enfant alla demeurer chez un de ses oncles. Celui-ci avait un fils qu’il aimait tendrement; un matin, il partit aux champs et dit à l’orpheline: «Prends soin de l’enfant.» L’ange vint, tua l’enfant sur les bras de l’orpheline, lui laissa un couteau dans les mains, la rendit muette et disparut. Quand le père et la mère de l’enfant revinrent, ils s’écrièrent: «Qui a tué l’enfant?» Ils pleurèrent; accablés de douleur, ils chassèrent l’innocente orpheline. Un autre de ses oncles la reçut dans sa maison. Il possédait un burnous de soie; un matin, il alla aux champs avec sa femme et dit à l’orpheline: «Garde la maison.» L’ange vint, déchira le burnous, mit un couteau dans les mains de la jeune fille, la rendit muette et disparut: son oncle rentra au logis et la chassa. Elle alla chez un autre de