Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/230

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belle?» — « Moi et toi, nous sommes pareilles; celle qui est dans le conduit des eaux me surpasse et te surpasse en beauté.» Un mardi, l’enfant prit un peloton de fil et s’amusa à le faire rouler loin de sa maison. Elle aperçut une ogresse qui lui dit: «Si tu ne l’apportes pas ici, je te mange comme je mange les gens du pays où tu te trouves.» L’enfant courut après son peloton et s’égara. Elle vit une maison et se dit: «O maison, j’arriverai vers toi.» Elle approcha: «Si j’y trouve une bête, elle me mangera; si j’y trouve un être humain, je vivrai avec lui.» Elle grimpa par la fenêtre, un enfant la saisit; elle se cacha sur le plancher aux provisions. Un moment après, un enfant vint prendre du blé dans une jarre, il aperçut la jeune fille et, la prenant pour un de ses frères, il lui dit; «Préparons le souper.» Elle lui répondit: «Ce n’est pas encore le moment.» L’enfant regagna sa natte et s’endormit. Alors la jeune fille se leva, se mit à moudre du blé, prépara le couscous, fit cuire des perdrix et les assaisonna. Elle aperçut du fard et en mit à la main de l’enfant. Celui-ci, à son réveil, trouva du fard à sa main; il alla vers la marmite et y trouva