Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/54

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« Donnez quelque chose à ce corbeau, » demanda le marchand. « Cédez-le-moi, répondit-elle, je vous enrichirai. » — « Que me donnerez-vous ? » reprit le marchand.« Un enfant, » repartit la femme. Le marchand refusa et lui dit : « A qui l’avez-vous volé ? » — « A qui l’ai-je volé, s’écria celle-ci, c’est mon propre fils. » — a Apportez- le. » Elle le lui apporta, le marchand lui remit le corbeau, et emmena l’enfant à sa maison; bientôt il devint très riche. La mère revint de la fontaine. L’autre femme lui dit: « Où est ton fils ? Ecoute, il pleure, ton fils. » — II ne pleure pas, » répondit-elle. « Toi, tu ne sais pas l’amuser, reprit celle- ci, je vais le prendre. » — « Laisse-le, répartit la mère, il dort. » Elles moulurent du blé, l’enfant ne parut pas se réveiller. Sur ces entrefaites, leur mari revint du marché et dit à la mère : « Pourquoi ne t’occupes- tu pas de ton fils ? » Alors elle se leva pour le prendre, et trouva un corbeau dans le berceau. L’autre femme s’écria : « La voilà mère d’un corbeau ! » — « Porte-le dans l’autre maison, dit le père, et arrose-le avec de l’eau chaude. » Elle alla à l’autre maison et versa de l’eau chaude sur le corbeau. Ce-