Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/60

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a Reste tranquille, lui dit sa compagne, sinon je te dirai quelque chose. » — « Que m’importe, répondit celle-ci, parle toujours. » — « Eh bien, reprit la jeune fille, sache que c’est à cause de toi que tes frères se sont expatriés. » L’enfant courut chez sa mère. « Je suis malade, lui dit-elle, prépare-moi un bouillon. » Sa mère lui prépara un bouillon. L’enfant jeta dans le plat de la crotte de brebis : « O ma mère, s’écria-t-elle, de la crotte de brebis dans le plat, hâte-toi de la retirer. » La mère tendit la main vers le plat, sa fille la saisit et l’enfonça dans le liquide : « Lâche-moi, ma fille, lâche-moi, je me brûle. » — o Je ne te lâcherai pas que tu ne m’expliques pourquoi j’ai fait expatrier mes frères. » La mère répondit: « Tes frères nous ont dit : si nous avons une sœur, nous prendrons un drapeau, nous chanterons ; si nous avons un frère, nous prendrons un drapeau, nous nous expatrierons. Ta tante alla les trouver au jour de ta naissance et leur dit : « Votre mère a mis au monde un fils, » et ils sont partis. » L’enfant dit à sa mère : « Prépare- moi des vivres. » — « Ton père va arriver, -> répondit la mère. Le père entra, sa fille