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PREMIÈRE PARTIE
LES SÉANCES PUBLIQUES

I


Le mercredi 21 février 1431, l’évêque de Beauvais se rendit à la chapelle royale du château de Rouen. Il ouvrit la séance, assisté de quarante-trois assesseurs.
Lorsque l’accusée fut entrée, l’évêque exposa comment elle avait été prise sur le territoire du diocèse et comment de nombreux actes accomplis par elle blessaient la foi orthodoxe. Selon la règle, il commença à l’exhorter à dire la vérité.

Jeanne. — Je ne sais sur quoi vous me voulez interroger. Par aventure me pourriez-vous demander telles choses que je ne vous dirais point.

L’Évêque. — Vous jurez de dire vérité sur ce qui vous sera demandé concernant la matière de foi et que vous saurez.

Jeanne. — De mon père, de ma mère et des choses que j’ai faites depuis que j’ai pris le chemin de France, volontiers je jurerai. Mais des révélations à moi faites de par Dieu, je ne les ai dites ni révélées à personne, fors au seul Charles, mon Roi. Et je ne les révélerais même si on devait me couper la tête. Car j’ai eu cet ordre par vision, j’entends par mon conseil secret, de ne rien révéler à personne. Et, avant huit jours, je saurai bien si je dois les révéler.

L’Évêque. — Derechef, nous, évêque, vous admonestons et vous requérons de vouloir prêter serment de dire la vérité dans ce qui touche notre foi.