Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/42

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15 jours sans qu’on s’apperçut de rien. Lorsque je lui dis qu’on trouveroit bien moyen de se débarrasser du garde, si on ne pouvoit le gagner, il comprit que je disois que je le ferois tuer ; & en conséquence il ajouta qu’il se chargeoit de la commission. Ce n’étoit point du tout mon projet, mais bien celui de le faire enlever par mes gens, & de le faire conduire en France, ou de le garder à bord de mon bâtiment aussi long-temps que la chose auroit été utile, ainsi que je l’ai pratiqué dans plusieurs circonstances.

Toutes mes dispositions étant faites, & mes arrangemens pris à Plimouth, je fis lever l’ancre, & prendre la route de Portsmouth.

Je ne m’y rendis pas en ligne droite ; je m’occupai de la reconnoissance des bayes de Stuart, de Torbay ; & de tous les mouillages de la côte, jusqu’au passage des Aiguilles. Je m’arrêtai dans tous ces endroits, & je les parcourus la sonde à la main. Par ce moyen, j’acquis une connoissance entière & parfaite de ces côtes. Ensuite j’allai jeter l’ancre en face de Yarmouth, petite ville dans l’isle de Wigth, quelques lieues en dedans des Aiguilles.

Je reconnus cette place, qui n’a d’autre défense qu’une batterie de huit pièces de gros canons sur le rivage. On ne peut y aborder en