Page:Robida - Le Vingtième siècle - la vie électrique, 1893.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
Le Vingtième Siècle

« Grâce à l’entrée dans la combinaison, avec le portefeuille de l’Intérieur, de Mme Louise Muche (de la Seine), leader du parti féminin qui apporte l’appoint des 45 voix féminines de la Chambre, le ministère de la conciliation est sûr d’une importante majorité… »

Dans l’après-midi de ce jour, comme Estelle était plongée dans les leçons de Philox Lorris, — sans y trouver beaucoup d’agrément d’ailleurs, cela se voyait à la manière dont elle pressait son front dans sa main gauche pendant qu’elle essayait de prendre des notes — la sonnerie du Télé, retentissant à son oreille, la tira soudain de cette pénible occupation.

Son phonographe était en train de débiter une conférence de Philox Lorris ; la voix nette du savant expliquait avec de longs développements ses expériences sur l’accélération et l’amélioration des cultures par l’électrisation des champs ensemencés. Estelle mit l’appareil au cran d’arrêt et coupa le discours juste au milieu d’un calcul. Elle courut au Télé et ce fut le fils de Philox qui se montra.

Georges Lorris, debout devant son appareil personnel, là-bas à Paris, s’inclina devant la jeune fille.

« Puis-je vous demander, mademoiselle, dit-il, si vous êtes complètement remise de la petite secousse d’hier ? Je vous ai vue si effrayée…

— Vous êtes trop bon, monsieur, répondit Estelle rougissant un peu ; je conviens que je ne me suis pas montrée très brave hier, mais, grâce à vous, ma peur s’est vite dissipée… Je vous dois bien d’autres remerciements : j’ai reçu les phonogrammes et, vous le voyez, j’étais en train de…

— De subir une petite conférence de mon père, acheva Georges en riant ; je vous souhaite bon courage, mademoiselle… »


pas de diplômes.