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Le Vingtième Siècle

ascendantes augmentant par chaque année gagnée, il s’engagea à faire vivre son malade et à lui rendre pour le moins les apparences de la santé moyenne au bout de la troisième année. Le malade se remettait entièrement entre ses mains et s’engageait, sous peine d’un énorme dédit, à suivre complètement et intégralement le traitement institué. La Héronnière, après avoir vécu quelque temps dans une couveuse inventée par le docteur-ingénieur Sulfatin, assez semblable à celle dans laquelle on élève, pendant les premiers mois, les enfants trop précoces, commença lentement à renaître ; Sulfatin lui avait donné d’abord pour gouvernante une ancienne infirmière en chef d’hôpital qui le traitait comme un enfant, l’alimentait au biberon, le promenait dans une petite voiture sous les arbres du parc Philox-Lorris et rentrait le coucher lorsque le bercement du véhicule l’avait endormi. Lorsqu’il put remuer et marcher sans trop de difficultés, Sulfatin lui fit abandonner la petite voiture et permit quelques sorties. C’était déjà un joli résultat.


la gouvernante le promenait dans une petite voiture.

« Si ce diable de Sulfatin me prolonge vingt ans, je suis absolument ruiné ! gémissait parfois La Héronnière.

— Soyez tranquille, disait Sulfatin ; dans cinq ou six ans, lorsque vous serez